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Staffordshire Bull Terrier

Alopécie des robes diluées et Dysplasie folliculaire des poils noirs

Alopécie des robes diluées et Dysplasie folliculaire des poils noirs

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Souvent méconnues et sous-diagnostiquées, l'Alopécie des robes diluées (ARD) et la Dysplasie folliculaire des poils noirs (DFPN), ont été considérées pendant longtemps comme deux dermatoses différentes, l’ARD et la DFPN ne sont probablement que des expressions cliniques différentes d’une même génodermatose (dermatose d’origine génétique) : diffuses pour l’ARD et plus localisées pour la DFPN.



L’alopécie des robes diluée (ARD), encore appelée « Alopécie des mutants de couleurs », est la génodermatose la plus fréquente du chien. Elle se caractérise par une chute de poils (alopécie) sans repousse chez les chiens de couleurs diluées (bleus principalement, mais elle peut aussi toucher les chiens beiges). Cependant, avec un traitement à vie, on peut avoir une repousse partielle des poils.

De nombreuses races, dont le Stafford, sont touchées. Malheureusement, la prévalence de la maladie n’est pas connue pour le moment bien que l’on rencontre de plus en plus de cas.

La dysplasie folliculaire des poils noirs (DFPN) est également une génodermatose entrainant une chute de poils sans repousse associée. Elle touche les poils de couleur noire ou foncée.

L’origine génétique ne fait aucun doute, néanmoins le mode de transmission n’est pas clairement établi. On soupçonne fortement le gène de dilution D, d’être lié à ces génodermatoses, avec entre autre la présence d’un allèle « d1 »  (en plus de « D » et de « d » qui sont déjà connus), responsable de dilution et de la génodermatose. Les chiens présentant une DFPN seraient donc porteurs également de cet allèle de dilution défectueux.


- Symptômes:

Les symptômes de l’ARD débutent généralement entre 4 mois et 3 ans, mais peuvent également commencer plus tard (parfois jusqu’à 10 ans). Une alopécie extensive non prurigineuse apparaît progressivement, principalement au niveau du tronc. La tête et les membres sont souvent épargnés ou concernés tardivement. Des troubles de la cornéogenèse (squames et comédons) sont toujours présents. Une pyodermite secondaire à l’origine d’un prurit est fréquemment signalée, notamment en région dorsolombaire.

Concernant la DFPN, les symptômes sont identiques, bien que les lésions semblent pouvoir être plus précoces (dès 4 semaines d’âge parfois).

L’examen microscopique des poils provenant de zones alopéciques permet d’orienter le diagnostic. On peut notamment voir des amas de grains de mélanine le long des poils, des fractures de la cuticule pilaire et des déformations des poils.

Néanmoins, seule une biopsie cutanée envoyée à un laboratoire d’analyse, pourra confirmer le diagnostic dans un contexte de suspicion clinique. Le choix des sites de biopsie est important. Ils doivent être réalisés à plusieurs endroits : au niveau de la zone alopécique la plus ancienne et la plus importante et sur une zone alopécique plus diffuse ou à la jonction entre zone atteinte et zone saine.

Le pronostic est réservé sur le plan dermatologique car il n’existe pas de traitement spécifique. Néanmoins des essais à base de mélatonine, à une dose de 3 à 6mg/animal, deux fois par jour, semblent donner des résultats encourageants avec une repousse partielle des poils.

Les autres traitements sont symptomatiques et consistent en l’utilisation de shampoings et lotions kératomodulateurs, antiseptiques et émollients afin de limiter les effets liés aux troubles de la kératinisation.

Lors de pyodermites secondaires, une antibiothérapie doit être mise en place.

Les acides gras essentiels permettent également d’améliorer la qualité du film lipidique de la peau.


- Conclusion:

Etant donné qu’il n’existe pas de moyen actuellement pour dépister les chiens qui déclareront, ou transmettront, la maladie (celle-ci n’est détectable qu’une fois déclarée):

Il est déconseillé de faire reproduire:

- des chiens atteints,

- des chiens ayant déjà engendré des chiens touchés,

- les frères et sœurs de chiens malades,

- les chiens issus d’un parent atteint.






 

LA GÉNÉTIQUE DE LA ROBE - liés à la couleur BLEU -

Le club CFABAS conscient des problèmes liés à la couleur bleue a organisé en 2007 une réunion avec comme intervenant Mme Alyne Brisson, spécialiste de la transmission des couleurs. Voici donc des éléments tirés de cette réunion et de son livre:

Le chien de race, Conseils d’élevage & abrégé de génétique de la robe


– C’est la série "B" qui indique la couleur de base du chien

Pour le noir homozygote c’est B+ B+, si on marie: 

B+B+ X B+B+ = des chiots basiquement noirs.

– C’est la série "D" qui donnera la couleur intense ou diluée

"D" agit aussi bien sur l’eumélanine (noir ou chocolat) que sur la phaeomélanine (fauve)

D+ : couleurs intenses (noir, marron ou rouge, fauve)

dd : couleurs diluées ( bleu, isabelle, sable)

Ces deux gènes se combinent de trois manières différentes :

D+D+ : couleur intense

D+d : couleur intense, porteuse de dilution

dd : couleur diluée

Chien noir génotype = B+D+D+

Chien noir porteur du bleu génotype = B+D+d

Chien bleu génotype = B+dd (résultat de la dilution du noir)


Nous revenons toujours à la même problématique, mais cette fois ci par la science, comment une couleur diluée peut elle donner des chiens conformes au standard en terme de pigmentation, de façon exceptionnelle lors de mariages entre chiens porteurs ou entre porteur et homozygote, mais sur deux chiens dilués.

De plus il semble que les chiens bleus soient susceptibles de déclarer une alopécie scientifiquement appelée:

Color Dilution Alopecia (CDA).

Suivant les races, il arrive que le bleu s’accompagne d’une alopécie plus ou moins prononcée.

"Une recherche généalogique s’avèrera nécessaire en vue de localiser l’origine de l’apport de cet allèle récessif, tout en identifiant les lignées porteuses de "d "

L’utilité de cette cartographie est d’autant plus importante que les robes dites "bleues" sont associées à certaines prédispositions pathologiques. Des cas sont déjà signalés. Dans d’autres races, elles sont bien établies. Quelles sont-elles ?

Les chiens porteurs de "dd" paraissent prédisposées à une certaine forme de perte de poil (ou alopécie).

- Color Dilution Alopecia (CDA): est le terme médical le plus couramment utilisé. Le commencement de la période de perte de poils se situe entre l’âge de six mois et trois ans. La peau dans les régions affectées est généralement écailleuse et est sensible aux infections bactériennes. La cause de cette maladie n’est pas connue. Si la relation entre une pigmentation diluée et la perte de poils est certaine, certains individus y échappent. Chez le Dobermann, 50 à 80 % des chiens avec pigmentation diluée sont atteints de perte de poils.

La présence de l’allèle "d" en double dose est également responsable de la dilution de la couleur de l’iris. Cela donne à l’œil une teinte bleu-grise évoluant en fonction de l’âge ou des yeux fumés. Ce n’est plus l’œil brunâtre ou foncé. L’œil bleuâtre est sans doute moins résistant à la lumière et, ce qui est plus grave, des maladies oculaires sont signalées"

(Jean-Marie Vanbutsel
e)


La science renforce finalement toutes les réticences que la couleur bleue peut générer auprès des passionnés de la race respectueux du travail de sélection effectué depuis plus de 70 ans maintenant. De plus sans le recul nécessaire nous ne pouvons savoir si le Stafford bleu sera lui aussi touché par la Color Dilution Alopecia, un vieux dicton dit "dans le doute, abstiens toi..."

- Conclusion:

Le "bleu" est dans le standard, de temps en temps, un Stafford de cette couleur peut apparaître dans une portée, si il a la chance d’avoir une pigmentation correcte, il pourra être confirmé, sinon il sera toujours un bon chien de compagnie.

Histoire du standard, Expérience du pays d’origine du SBT et science se rejoignent finalement pour dire que la couleur bleue n’a pas un intérêt primordial pour notre race, bien au contraire à grande échelle, cette couleur pourrait avoir des conséquences néfastes, sur la pigmentation recherchée et sur la santé des chiens de cette couleur.

En ayant mis ces éléments en avant, la question reste posée sur les motivations des éleveurs qui cherchent à produire à tout prix des Staffords bleus, ou à les intégrer dans des programmes d’élevage.

Comme dans toutes les races à la mode, il y aura toujours des personnes opportunistes pour essayer de tirer profit de la situation. Pour ce faire certains sont même allés chercher dans le standard du Staffordshire Bull Terrier une couleur jusqu’a présent confidentielle.

Recherchant une rentabilité maximum ils n’hésitent d’ailleurs pas à vendre les chiots de cette couleur à des prix prohibitifs, en oubliant de dire que cette couleur si elle était si peu diffusée, c’est qu’elle n’était pas recherchée!!

L’objectif, vous l’aurez bien compris, n’est donc pas de produire de bons Staffordshire Bull Terrier conformes à la race mais bien d’en tirer un profit économique !!

Il est désolant pour le Staffordshire Bull Terrier, de constater qu’en France, au mépris de ce que les Anglais ont voulu éviter depuis des décennies, certains par appât du gain se mettent à produire des chiens bleus.

On n’a pas attendu les Français, qui découvrent la race depuis moins de 10 ans, pour vérifier en Angleterre que le bleu n’avait pas d’intérêt pour la race, même présent dans le standard.

L’acheteur doit lui aussi se responsabiliser, si il choisit un Staffordshire Bull Terrier, c’est qu’il a avant appris à connaître et à aimer cette race, on n’achète pas un chien comme un meuble, pour son style ou sa couleur. J’espère que cet article permettra aux futurs acquéreurs de faire le bon choix pour l’avenir de la race et ainsi éloignera du Staffordshire Bull Terrier les marchands de chiens pour laisser les passionnés préserver cette fabuleuse race.